Francesco Finizio
Francesco Finizio, Minimalia (mini-mal-ya), 2015
Maisons en plastique, briques et pierres taillées, objets en plastique, photocopies, fripes
Vues de l'exposition "ArtParkCraftRaftClinicClubPub", Museums of Bat Yam, Tel Aviv, 2015
Photos : Gal Deren
Né en 1967, à New-York
Vit et travaille à Plouzané (Finistère)
Le travail de Francesco Finizio s'imprègne de l'oppressante saturation matérielle qui nous entoure. L'artiste utilise des ressources quotidiennes ; des moyens simples mais sophistiqués qui lui permettent de concrétiser ses recherches sur le langage et les gestes du consumérisme et des médias de masse. Ses travaux renouvellent ainsi de manière poignante notre façon d'envisager et d'articuler notre condition économique, culturelle, sociale, politique et artistique.
À travers une esthétique « fait-main » et une approche spontanée pleine d'humour et d'ironie, Francesco Finizio développe une pratique unique et idiosyncratique basée sur l'observation d'incidents et de phénomènes qui interrogent autant les notions de transaction et de valeur, que "l'agentivité" et la signification de nos constructions culturelles. Ses installations sont à la fois des modèles et des événements. Ainsi la représentation d'espaces planifiés pour des activités commerciales, pour l'habitat, l'exposition, la construction, l'archivage ou encore le travail, ont un aspect programmatique qui permet de spéculer activement sur les usages, les statuts et les sentiments que ces espaces cultivent.
Puisque rien n'est sûr sous le règne du capital, nous passons notre temps à spéculer. Que l'on travaille pour une banque d'investissement ou que l'on appartienne au précariat, nous sommes tous incités à créer un ensemble de règles à suivre. Le seul diktat qui ne varie pas, c'est la perpétuation de l'économie de marché. Dans l'ère capitaliste, la pensée indépendante et réflexive qu'incarnait autrefois la spéculation est devenue une manière d'assurer la durabilité d'un certain monde économique et politique.
Avec leur apparence ludique et improvisée, les installations espiègles de Francesco Finizio poussent une situation donnée jusqu'à son point de rupture, révélant ainsi les états contradictoires et les dimensions cachées du monde économique dans lequel nous vivons. Parce qu'il se déploie comme l'envers de notre monde familier, le travail de Francesco Finizio suggère un mode opératoire que l'on pourrait qualifier de "contre-spéculation".
Joshua Simon, extrait d'un texte écrit à l'occasion de l'exposition "ARKPARKCRAFTRAFTCLINICCLUBPUB" au MOBY, Bat Yam (Israel), 2015
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